Monsieur le Président de la République,
Notre association se bat depuis 1845, pour promouvoir le respect des animaux et combattre toute forme de maltraitance à leur égard.
Traditionnellement plutôt sensibles à la situation des animaux domestiques, nous ne nous engageons pas moins dans d’autres combats éthiques. La lutte contre la corrida en est au premier rang. Nous menons contre elle, depuis de nombreuses années et singulièrement ces derniers mois, une action de sensibilisation du grand public et initions des procédures correctionnelles à l’encontre des organisateurs et des toréros.
Nous avons besoin de vous dans cette action qui trouve sa place dans la construction du monde de demain.
La loi du 26 janvier dernier sur la maltraitance animale, actuellement dans la navette parlementaire, a largement répondu à nos attentes, parfois au-delà de ce que nous espérions. Elle est l’écho de la préoccupation grandissante des Français, quant au sort réservé aux animaux.
Elle a cependant oublié la corrida, créant ainsi une incohérence dans le dispositif législatif. Comment interdire les delphinariums et la présence des animaux dans les cirques itinérants et continuer à tolérer l’exception taurine, alors qu’il s’agit d’un spectacle de torture et de mort, c’est-à-dire d’actes d’une cruauté sans égale ?
Cette incohérence ne peut s’expliquer que par une situation transitoire, dans une évolution législative rendue nécessaire par la perception qu’ont nos concitoyens de la cause animale.
Nous vous demandons de nous aider à porter cette dernière étape que souhaite la plus large majorité de nos compatriotes. Compte tenu de la désaffection du public, la tradition qui justifiait l’exception taurine n’existe plus. Qui plus est, la consultation rendue ce 17 mars par la Cour Européenne de Justice, sur le terrain de la protection des oiseaux dans le contexte de la chasse à la glue, dénonce ce genre de pratiques, lorsqu’il existe des possibilités alternatives. Ce sont, en l’espèce, la corrida sans mise à mort et plus sûrement la course landaise, qui, bien qu’éthiquement condamnables, infligent un degré de maltraitance infiniment plus faible.
Abolissons cette peine de mort infligée à des innocents.
Dans l’espoir de votre soutien, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de mon profond respect.
Jacques-Charles Fombonne
Général (2°S.) de gendarmerie
Président bénévole de la SPA